Texte de Cyril Hofstein, grand reporter au Figaro magazine, illustrations Marie Détrée.
"-Ta course sera éternelle, ô capitaine.
Immortel, tu navigueras jusqu'à la fin des temps, volant sur les vagues comme un oiseau de malheur à bord de ton vaisseau.
A ceux qui se croiront au-dessus des lois de la mer, tu annonceras la fin."
Et pour en écouter des extraits, c'est ici : radio Grésivaudan
Par Alice Develey
«C’était par une nuit de tempête. Le souffle du vent était si fort que presque toutes les voiles du trois-mâts s’étaient déchirées…» Les vagues zébrées d’écume s’élèvent comme des montagnes. Le vaisseau menace de couler, il faut tout jeter, les canons, les tonneaux, les vivres. Amassés comme des rats sur le bateau, les marins semblent crier vers nous. Eux qui étaient seulement partis récupérer un poivre plus cher que l’or, font désormais les frais de la cupidité de leur capitaine. Le grand Hollandais aux yeux verts défie l’océan. «Je livrerai ma cargaison coûte que coûte!» Mais à quel prix?
Peut-on menacer ainsi les dieux de la mer et des cieux? Voilà un bel album aux vagues mauve et bleu. L’océan de Marie Détrée est un ciel. Magnifique, dangereux, onirique. Un étrange phénomène se produit durant cette nuit de naufrage. Cyril Hofstein nous le raconte avec zèle et poésie. Sous ses mots, c’est un autre monde qui surgit, une légende, celle du Hollandais volant. A-t-il vraiment existé? Il faudra lire les deux dernières pages de ce bel album pour le découvrir. Serez-vous assez courageux pour embarquer sur le célèbre vaisseau fantôme?